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Les Podcasts > Dormir pour mieux veiller | 3/3

Dormir pour mieux veiller | 3/3

12 avril 2021

Durée : 0 h 33 min
Accès gratuit Saison 8
« La nuit porte conseil », mais, plus encore, la nuit est le lieu de l’abandon. En effet, le dormeur s’en remet tout entier à ceux qui protègent son sommeil. C’est ainsi que, comme le disait Alain, « nos institutions sont plutôt filles de nuit que filles de faim, de soif, ou d’amour ».
#Alain #Aragon #Bachelard

« Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'était hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'était hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon cœur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermé sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble. »

« Sans doute faudrait-il dire que nos institutions sont plutôt filles de nuit que filles de faim, de soif ou d’amour. Peut-être ceux qui ont voulu expliquer ce monde humain ont-ils ignoré l’ordre naturel de nos besoins quand ils ont décrit premièrement ce travail de cueillir, chasser, pêcher, semer, récolter, oubliant de nommer à son rang cet autre travail de veiller, de garder, de régler les tours de veille, les patrouilles, et enfin les fonctions de chacun, celles-là communes à tous, mais divisées selon le temps. Or, cette division de la vigilance n’est qu’utile pendant le jour ; mais pendant la nuit elle est de nécessité, dès que l’on veut supposer la moindre prévoyance. Si d’après cela on mettait la garde de nuit au premier rang des problèmes humains, on apercevrait que les premières institutions furent politiques, et, parmi les politiques, militaires, enfin, parmi les militaires, de défense et de surveillance. D’où l’on pourrait comprendre pourquoi le courage est plus estimé que l’économie, et la fidélité encore plus que le courage. »

« Toutefois, si l’on cherche quelle est la vertu de nuit, on ne trouvera point la fidélité d’abord, mais plutôt l’ordre. Car il n’est point de gardien qui puisse demeurer attentif sans dormir. Ainsi le héros de la fidélité ne peut se promettre de ne point dormir ; il le sait par l’expérience peut-être la plus humiliante. La fidélité doit donc s’assurer sur l’ordre ; entendez sur cette relève des gardes et sur ces tours de faction d’avance réglés, choses aussi anciennes que la société elle-même, et qui dessinent aussitôt le droit abstrait, et cette marque d’égalité qu’il porte toujours. De deux hommes faisant société, il est naturel que l’un soit chasseur et l’autre forgeron, ce qui crée des différences et un certain empire à chacun sur certaines choses et sur certains outils ; mais il ne se peut point que, de deux hommes, un seul soit toujours gardien du sommeil. C’est peu de dire qu’on aurait alors un gardien mécontent ; on aurait premièrement un gardien somnolent. Cette part de repos et de garde éveillée, la même pour tous, est sans doute la plus ancienne loi. Au surplus, il y a égalité pour la garde. Un enfant bien éveillé peut garder Hercule dormant. La force, en cette relation, ne donne aucun avantage. Elle se trouve déchue par cette nécessité de dormir. Le plus fort, le plus brutal, le plus attentif, le plus soupçonneux, le plus redouté des hommes doit pourtant revenir à l'enfance, fermer les yeux, se confier, être gardé, lui qui gardait. »

« Il est à croire que nous tenons ici la plus grande idée concernant l’histoire de nos pensées. Car à oublier la nuit, comme naturellement on fait toujours, on imaginera un développement continu. Mais cela n’est point. Certainement un relâchement, et bien plus d’un ; un renoncement, et bien plus d’un ; un dénouement, et bien plus d’un. J’aperçois même que chacune de nos pensées imite ce rythme de vouloir et de ne plus vouloir, de prétendre et de ne plus prétendre, de tenir ferme et de laisser aller. Et sans doute nos meilleures pensées sont celles qui imitent le mieux cette respiration de nature ; ainsi, dans les pires pensées comme dans les sottes pensées, je retrouverais aisément ce bourreau de soi qui ne veut point dormir, et ce tyran qui n’ose point dormir. »

De l’exercitation « Si nous ne la pouvons joindre, nous la pouvons approcher, nous la pouvons reconnaître ; et si nous ne donnons jusques à son fort, au moins verrons-nous et en pratiquerons les avenues. Ce n’est pas sans raison qu’on nous fait regarder à notre sommeil même, pour la ressemblance qu’il a de la mort : combien facilement nous passons du veiller au dormir ! avec combien peu d’intérêt nous perdons la connaissance de la lumière et de nous ! A l’aventure pourrait sembler inutile et contre nature la faculté du sommeil, qui nous prive de toute action et de tout sentiment, n’était que par ce moyen nature nous instruit, qu’elle nous a pareillement faits pour mourir que pour vivre ; et, dès la vie, nous présente l’état qu’elle nous garde après celle-ci, pour nous y accoutumer et nous en ôter la crainte. »

« La philosophie traditionnelle s’occupe communément de l’homme qui pense, comme si l’homme trouvait toute sa substance, tout son être dans la pensée. Il semble que la fonction dominante de la philosophie soit alors en quelque sorte de repenser la pensée. Toute à sa fonction dominante de concentrer les lumières sur ce sommet de l’être qu’est la pensée, la philosophie oublie souvent qu’avant la pensée il y a le songe, qu'avant les idées claires et stables, il y a les images qui brillent et qui passent. Pris dans son intégralité, l’homme est un être qui non seulement pense, mais qui d’abord imagine. Un être qui, éveillé, est assailli par un monde d’images précises, et qui, endormi, rêve dans une pénombre où se meuvent des formes inachevées, des formes qui se déplacent sans lois, des formes qui se déforment sans fin. Pour une détermination complète de l’être humain, il faut donc faire le total d’un être nocturne et d’un être diurne. Il faut essayer de trouver les dynamismes qui vont d’un pôle à l’autre, entre songe et pensée. Si l’on se donne ainsi une certaine largeur d’examen, on se rend vite compte que la nuit et le jour, dans l’âme humaine, ne sont pas des éléments logiques qui s’opposent absolument. Nous connaissons tous ces fragments d’histoire personnelles qui, vécues dans le jour, viennent se reconstituer dans la nuit. Et nous savons aussi que, dans les heures les plus claires de notre vie diurne, il suffit d’un peu de solitude pour que nous tombions dans une rêverie qui rejoint les songes de la nuit. »

« Oui, nous connaissons tous cette zone moyenne, où les songes nourrissent nos pensées, où nos pensées éclairent nos songes. En nous, le caractère nocturne et le caractère diurne s’unissent, se mêlent, s’animent réciproquement. Aux heures de grande solitude, quand la rêverie nous rend notre être total, nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides. Nous vivons un instant, comme si la dimension humaine s’était agrandie en nous. Nous nous expliquons notre propre mystère. Les mots de notre langage ont soudain les résonnances de notre plus lointain passé. Ils sont clairs et signifiants, mais ils obéissent à la syntaxe des songes. Nous voulons montrer que le dormeur éveillé, que le rêveur lucide, réalise une synthèse de la réflexion et de l’imagination. Alors, la rêverie n’est pas un abandon. La rêverie est active, la rêverie prépare des forces et des pensées. »