Retrouver la liberté | 2/3

La liberté n’est donc ni une indétermination ni un renoncement. Au contraire, être libre c’est se déterminer et créer. La liberté bien comprise est conciliable avec la présence d’autrui et avec notre désir de sécurité, mais elle devient désormais un chemin exigeant.

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VIDÉO : Découvre-feu | Retrouver la liberté | Chapitre 2 

 

Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
« Souvent l’acte suit-il l’impression sans que ma personnalité s’y intéresse. Je suis ici un automate conscient, et je le suis parce que j’ai tout avantage à l’être. On verrait que la plupart de nos actions journalières s’accomplissent ainsi, et que grâce à la solidification dans notre mémoire de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées, les impressions du dehors provoquent de notre part des mouvements qui, conscients et même intelligents, ressemblent par bien des côtés, à des actes réflexes. Mais aussi, au moment où l’acte va s’accomplir, il n’est pas rare qu’une révolte se produise. »


Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
« L’action accomplie alors n’exprime plus telle idée superficielle presque extérieure à nous, distincte et facile à exprimer. Elle répond à l’ensemble de nos sentiments, de nos pensées et de nos aspirations les plus intimes. A cette conception particulière de la vie qui est l’équivalent de toute notre expérience passée, bref, à notre idée personnelle du bonheur et de l’honneur. Bref, nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste. »


René Descartes, Lettre au père Mesland
« L’indifférence est le plus bas degré de la liberté »


Thomas Hobbes, Le Léviathan
« Homo homini lupus »


Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire (“Le Contr’un”)
« A vrai dire, il est bien inutile de se demander si la liberté est naturelle puisqu’on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire tort. Il n’y a rien au monde de plus contraire à la nature, tout raisonnable, que l’injustice. La liberté est donc naturelle. C’est pourquoi à mon avis nous ne sommes pas seulement nés avec elle mais avec la passion de la défendre, et s’ils s’en trouvent par hasard qui en doutent encore, abâtardis au point de ne pas reconnaître leur don ni leur passion native, il faut que je leur fasse l’honneur qu’ils méritent et que je hisse pour ainsi dire les bêtes brutes en chaire pour enseigner leur nature et leur condition. »


Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire (“Le Contr’un”)
« Les bêtes, Dieu me soit en aide, si les hommes veulent bien les entendre, leur crient “vive la liberté”. Plusieurs d’entre elles meurent aussitôt prises, tel le poisson qui perd la vie sitôt tiré de l’eau, elles se laissent mourir pour ne pas survivre à leur liberté naturelle. D’autres bêtes, des plus grandes au plus petites, lorsqu’on les prend, résistent si fort des ongles, des cornes, du bec et du pied qu’elles démontrent assez quel prix elles accordent à ce qu’elle perdent une fois prises. Elles nous donnent tant de signes flagrants de la connaissance de leurs malheurs qu’il est beau de les voir alors languir plutôt que de vivre, et gémir sur leur bonheur perdu plutôt que de se plaire en servitude. »


Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire (“Le Contr’un”)
« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le heurtiez, le pouvoir, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus et vous le verrez comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »


Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social
« L’homme est né libre et partout il est dans les fers. »