En venant dans cette pièce, vous venez de suivre un nombre incalculable de règles. Tout au long de cette soirée, de cette année, de notre vie, nous ne cessons de nous plier à un nombre infini de règles, explicites ou implicites, visibles ou invisibles, qui “policent” notre comportement, qui transforment notre action et qui ne cessent de soumettre notre liberté. N’est-il pas l’heure de se révolter ? Ne faut-il pas réfléchir aux conditions de ce consentement que nous donnons à chaque instant à un ordre qui nous précède ? Ne faut-il pas reprendre un peu de cette indépendance que la société semble vouloir nous saisir ? Pourquoi faut-il obéir ?
Articles
Il semble bien que l’Etat se définisse comme l’institution à qui, par principe, tout est permis, puisqu’il lui revient de dire le droit. S’engager dans un conflit, prélever le bien privé, user de la menace et de la coercition : tout ce qui est interdit aux particuliers, l’Etat revendique la possibilité de s’y livrer en toute légitimité. Cela signifie-t-il que les citoyens que nous sommes aient le devoir de lui obéir en tout ? Quel pourrait être le critère d’une désobéissance légitime au pouvoir politique ? Existe-t-il une autre loi que la loi de l’Etat ?