Nos vies sont faites de désirs, de nos plus grandes aspirations aux petits caprices du moment : le monde est pour nous, à chaque instant, un espace polarisé par la tension du désir. Nous sommes en quête, en recherche de ce qui viendra satisfaire les manques et les frustrations qui marquent encore notre vie, de ce qui pourra accomplir nos projets et combler nos envies. Mais voilà, un désir en suivant un autre, nous ne sommes jamais comblés : éternels insatisfaits, est-ce un signe de déraison que nous ne parvenions jamais à apaiser nos désirs ? Et qu’est-ce qui, finalement, pourrait enfin nous apaiser ? Derrière tous ces désirs qui se suivent, derrière nos motivations successives, dans tous nos projets et nos plans, derrière toute l’énergie dépensée dans tant d’activités, tant de défis, tant d’engagements, savons-nous tout simplement, en fait, ce que nous cherchons ? Jamais nous ne cessons de désirer ; mais que désirons-nous vraiment ?
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L’amour semble par essence gratuit, désintéressé : mais ce qui en fait la beauté risque du coup de le rendre illusoire. Car quel homme ne cherche pas son propre intérêt, son propre bonheur ? A l’époque où l’amour semble devenir un marché comme les autres, il est difficile d’imaginer que l’individu soit capable un jour de s’élever au-dessus de lui-même, pour ne plus se préoccuper que de l’autre. Si nous cherchons à savoir ce qui nous entraîne à aimer, ne risquons-nous pas de retomber sur notre propre égoïsme, dissimulé derrière une générosité fragile ? Lire la suite
La tension du désir anime notre existence : il nous met en mouvement vers l’objet qui, en lui donnant satisfaction, nous offrira le plaisir que nous espérons. Il semble donc évident qu’il faille satisfaire nos désirs. Et pourtant, n’est-ce pas nous engager sur la voie sans fin d’une irrémédiable frustration ? Nous n’avons pas un désir, mais une infinité de désirs ; à peine notre attente comblée, une autre vient la remplacer. Serons-nous jamais satisfaits ? Ne vaut-il pas mieux renoncer à la malédiction du désir, pour nous contenter de notre état ? Lire la suite