Dans nos vies, tout est compté, mesuré, calculé. Nous vivons au milieu de l’empire du chiffre. Et le chiffre sert à compter ce qui dans nos vies doit pouvoir être pesé, mis en équation, ce qui constitue les discernements et les choix de nos existences qui s’expriment à travers les nombres, à travers les prix. Le calcul de l’effort et la mesure du bénéfice. Mais y a-t-il quelque chose qui échappe à l’universelle statistique ? Y a-t-il quelque chose qui dans nos existences puisse être la matière d’une forme, la liberté retrouvée, l’expérience du singulier, la rencontre avec l’infini, avec le vide ou l’absolu. Que peut-on faire avec ce qui ne rentre pas dans les équations que la science nous présente ? Qu’est-ce qui ne se compte pas ?
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Depuis que nous sommes tout petits, en même temps qu’à lire et écrire, nous avons appris à compter. Et il nous apparaissait souvent comme une prouesse étonnante de pouvoir compter jusqu’à des nombres de plus en plus grands, de plus en plus compliqués, de plus en plus lointains, jusqu’à l’infini peut-être ? Une vie n’y suffirait pas…
Mais si la difficulté se trouvait aussi, plus discrète et plus cachée de l’autre côté du spectre ? Quelle étonnante énigme se cache derrière le plus proche, le plus simple et le plus nécessaire des chiffres, derrière le 1 ? Le premier de la série est la condition absolue de toutes les opérations. Mais si l’on y réfléchit bien, que signifie exactement être un ? Quelles sont les conditions de l’unité et ses frontières ? Comment compter ce chiffre que l’on ne peut décomposer ? Peut-on encore compter sur lui ? Sait-on encore compter avec lui d’ailleurs ? Quelle place avons-nous ménagé à l’existence du singulier ? Dans cet univers obsédé par les grandes masses et les grandes puissances, par les gros chiffres et les grands comptes ? Peut-on encore compter jusqu’à un ?
Soirée spéciale avec l’intervention du duo de comédiens Guigue & Plo
Nos vies ressemblent bien souvent, comme l’écrivait Hobbes, à une course sans fin – une course contre le temps, contre la montre, et même contre la vie… De cette course, nous avons le sentiment de ne pas pouvoir maîtriser le rythme, ce temps qui nous échappe sans cesse. Comment comprendre le temps, ce mystère si proche et si lointain, cet inconnu qui fait le dynamisme et la fragilité de notre quotidien ? Peut-on remettre la main sur ce flux qui rend tout présent insaisissable ? Peut-on maîtriser le temps ?