Dans une discussion avec un ami, une question peut se poser : « Mon ami qu’est ce qui t’amène ? Que puis-je pour toi ? En quoi puis-je t’être utile ? » Dans la relation amicale, il semble que l’un donne quand l’autre reçoit. Mais celui qui reçoit, qui prend, trouve-t-il réellement satisfaction ? Celui qui fait d’un ami un moyen peut-il vraiment recevoir ce que cette relation d’amitié peut donner ? La question « à quoi sert » est celle de l’utilité et se pose ordinairement par rapport à un outil qui a un usage propre, qui sert à quelque chose de précis. Mais si l’ami est pour moi un moyen de satisfaction propre, s’il est pour moi comme un outil, est ce qu’alors je ne le perds pas comme ami ? A quoi sert un ami ?
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Au gré des contingences politiques, des alternances électorales, des situations historiques, l’Etat change de cap, de règles et de motifs. Et pourtant demeure, comme une propriété essentielle, la réalité du pouvoir : l’Etat dispose de la puissance publique, il est la puissance publique. Voilà qui devrait nous inquiéter : cette puissance qui passe de mains en mains, qui peut la contrôler ? Est-elle limitée, arrêtée, bridée ? Y a-t-il des règles qui s’imposent à elle, et qu’elle ne puisse jamais dépasser ? Il semble que ce soit nécessaire ; mais il semble aussi, malheureusement, que ce soit pourtant impossible. Car si l’Etat est le pouvoir, qui est au-dessus du pouvoir ? Ce qui est en jeu ici, c’est la nature même du pouvoir, l’origine de la puissance publique. L’Etat semble n’obéir à personne ; alors, l’Etat peut-il tout ?