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Est-ce une révolte ? Cela semble bien être une révolution. Les gilets jaunes ont mis Paris en ébullition et la France entière s’inquiète : que va-t-il se passer maintenant ? Vous êtes venus ce soir si nombreux, avec ou sans gilet jaune, pour réfléchir à une question : pouvons-nous vraiment espérer qu’un jour la loi soit juste ? Pouvons-nous espérer un état qui administre la justice ? Faut-il croire à cet idéal ou faut-il renoncer à une utopie ? Faut-il espérer construire ensemble un monde où la loi donne à chacun vraiment ce qui lui revient ? Cette question fondamentale se trouve être d’actualité. Mais elle est d’une actualité de toujours, car elle rejoint le problème essentiel de la politique : faut-il attendre du droit qu’il soit juste ?

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Au gré des contingences politiques, des alternances électorales, des situations historiques, l’Etat change de cap, de règles et de motifs. Et pourtant demeure, comme une propriété essentielle, la réalité du pouvoir : l’Etat dispose de la puissance publique, il est la puissance publique. Voilà qui devrait nous inquiéter : cette puissance qui passe de mains en mains, qui peut la contrôler ? Est-elle limitée, arrêtée, bridée ? Y a-t-il des règles qui s’imposent à elle, et qu’elle ne puisse jamais dépasser ? Il semble que ce soit nécessaire ; mais il semble aussi, malheureusement, que ce soit pourtant impossible. Car si l’Etat est le pouvoir, qui est au-dessus du pouvoir ? Ce qui est en jeu ici, c’est la nature même du pouvoir, l’origine de la puissance publique. L’Etat semble n’obéir à personne ; alors, l’Etat peut-il tout ?

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