Le monde est le spectacle souvent désolant – dans le pire des cas scandaleux, et dans le meilleur absurde – de toutes les étrangetés possibles. De l’erreur, de la faute, de l’injustice impunie, de l’inexplicable souffrance. Mais dans ce monde il arrive que nous vivions l’expérience, ordinaire et miraculeuse pourtant, de l’énigme qu’est la beauté. A quoi peuvent servir les belles choses ? Dans leur fragilité, leur discrétion parfois, les œuvres des hommes et les phénomènes de la nature se conjuguent pour nous émerveiller. Cet émerveillement peut-il quelque chose sur la désolation du monde ? La beauté peut-elle changer quoique ce soit au chaos du réel où elle parvient à naître ?
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L’art, nous le savons, ce n’est pas seulement des oeuvres : c’est aussi ce que nous en disons. Notre expérience de l’oeuvre d’art passe par les émotions que nous exprimons, les jugements que nous échangeons, les enthousiasmes et les déceptions, qui peuvent parfois se confronter quand un désaccord survient. Qu’est-ce qui fait qu’une oeuvre est réussie ? Y a-t-il des critères objectifs qui pourraient permettre de considérer qu’un artiste est meilleur qu’un autre, qu’une création atteint ou manque les buts qu’elle se devrait de suivre ? Et qu’est-ce qu’une oeuvre manquée ? Une oeuvre ratée serait-elle encore une oeuvre ? Y a-t-il des oeuvres qui n’en sont pas ? Bref, faut-il respecter des normes pour produire une oeuvre d’art, ou devons-nous proclamer fièrement que tout ce qu’on veut art est oeuvre ? Y a-t-il des règles de l’art ?