Comment bien agir dans ce monde ? Comment trouver la direction qui donnera à nos existences leur sens plein et entier ? Faut-il essayer de trouver des formules qui permettent de savoir qu’être ? Que devons-nous faire et que devons-nous devenir ? À cette question inquiète, la philosophie a longtemps répondu par le mot de la vertu. Ce mot désormais désuet peut-il retrouver son actualité ? Qu’est-ce qu’une vertu ?
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Dans notre vie – dans notre existence personnelle comme dans notre existence collective – il y a des règles à suivre, des impératifs moraux auxquels nous avons été conduits par notre éducation et auxquels nous sommes reconduits chaque jour. Mais qui garantit, à la fin, la nature et l’efficience de ces impératifs moraux ? Si le monde est vide de Dieu, sans transcendance, y a-t-il encore un sens à respecter ce qui nous a été décrit depuis notre enfance – et depuis l’enfance de l’humanité hantée par ses croyances – comme le bien et le mal ? Si nous avons appris à nous défaire de ces croyances, faut-il reconnaître que le monde est vide de morale ? Si Dieu n’est pas, tout-est il permis ?
Qu’est-ce qui nous fait agir ? Qu’est-ce qui agit en nous ? La société nous demande sans cesse de répondre de nos choix ; mais il n’est pas si naturel, à la réflexion, que nous soyons ainsi concernés, au-delà des années, par les actes que nous avons un jour posés… La responsabilité est-elle l’illusion qui nous empêche d’être vraiment autonomes – ou au contraire l’expression de notre liberté ?
Il semble que la réflexion soit nécessairement un exercice solitaire : penser vraiment, c’est penser par soi-même, c’est-à-dire penser sans les autres, et même contre les autres. Lorsque nous ne sommes encore que portés par l’opinion commune, prisonniers de ses préjugés et de ses interdits, nous ne sommes pas encore en train de réfléchir. Seul l’effort critique nous libère du poids des conventions sociales, ouvrant la voie à notre réflexion, et nous découvrant du même coup notre solitude… Mais en vérité, avec quoi pouvons-nous penser ? Dans nos intuitions les plus singulières, la part de l’altérité n’est-elle pas indémêlable ?