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Nous sommes tous raisonnables, et pourtant nous aimons bien nous raconter des histoires, nous aimons nous bercer d’illusions, nous aimons nous laisser enchanter par des contes, des légendes, des mythes. Et ce sont même peut-être ces mythes qui gouvernent plus nos vies que notre stricte logique. Nous aurions tendance à penser que nous nous décidons suivant des règles rationnelles, et il semble pourtant que lorsque nous nous y penchons de plus près, nous sommes encore des êtres mythiques. Avons-nous besoin de mythes ?
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Comment prendre les bonnes décisions ? Comment faire les bons choix ? Comment orienter sa vie ? Il y a en nous bien sûr une capacité de jugement, une instance de discernement que l’on appelle la raison. Mais faudrait-il n’écouter que la raison ? N’y a-t-il pas en nous un peu de place pour le désir, pour la passion, pour la folie même pourquoi pas ? Y aurait-il quelque chose de sage à ne pas être seulement raisonnable ? Y aurait-il quelque chose de fou à rester toujours rationnel ? Est-il raisonnable d’être toujours raisonnable ?
Existe-t-il une vérité ? Cette question est un préalable absolu à notre exploration future parce que, si la philosophie consiste à chercher la vérité, ce serait une activité absurde si elle manque tout simplement d’objet. Existe-t- il une vérité ? C’est à cette question difficile que nous allons faire face ce soir. Difficile parce que déjà contradictoire avec bien des tendances de l’esprit du temps, difficile mais nécessaire. Et je vous propose d’entrer ensemble en cette nouvelle année : existe-t-il une vérité ? Lire la suite
Il semble que la réflexion soit nécessairement un exercice solitaire : penser vraiment, c’est penser par soi-même, c’est-à-dire penser sans les autres, et même contre les autres. Lorsque nous ne sommes encore que portés par l’opinion commune, prisonniers de ses préjugés et de ses interdits, nous ne sommes pas encore en train de réfléchir. Seul l’effort critique nous libère du poids des conventions sociales, ouvrant la voie à notre réflexion, et nous découvrant du même coup notre solitude… Mais en vérité, avec quoi pouvons-nous penser ? Dans nos intuitions les plus singulières, la part de l’altérité n’est-elle pas indémêlable ?
La vérité fait peur : nous redoutons qu’elle s’impose à nous – une vérité unique, univoque, que nous n’avons pas choisie… Nous redoutons qu’elle soit entre nous une occasion de conflit ; car s’il y a une vérité, ne risquons-nous pas bientôt de faire la guerre en son nom, de l’imposer par la violence ? Bref, la vérité fait peur, au point que nous préférons ordinairement nous contenter d’affirmer que chacun a sa vérité. Mais alors, à quoi sert-il de chercher, au-delà de nous-mêmes, une vérité sur le monde ? A quoi sert-il de se parler ensemble ? A quoi sert-il de philosopher ?