Pourquoi réfléchir ? Pourquoi faudrait-il se donner la peine de penser quand tout pourrait nous inciter à abandonner nos esprits à à la facilité de l’opinion dominante ? Pourquoi faire l’effort de travailler par nous-mêmes à comprendre ce mondé compliqué ? Pourquoi penser ?
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Nous avons tous des intentions, des projets, des passions… Nous avons tous des désirs ! Nous sommes animés par ces désirs qui sont le fond de notre vie, mais qui se portent sur des objets qui souvent se dérobent à nous. Faut-il chercher à modérer, à maîtriser ces désirs, et à ne désirer que ce que nous sommes certains de pouvoir obtenir ? Faut-il même – parce que rien n’est vraiment certain – ne plus rien désirer ? Ou bien faut-il au contraire se laisser porter par l’élan d’une envie qui dépasse de très loin la possibilité offerte à notre horizon ? Faut-il désirer au-delà du possible, au-delà du réel ?
Y a-t-il quelque chose de nouveau depuis que nous nous sommes quittés ? Le monde a-t-il vraiment changé ? Si quelque chose a changé, c’est que quelque chose est intervenu, qui a créé ce que nous ne connaissions pas encore, ce que personne n’avait vu, ce qui n’était pas observé. Est-il vraiment possible de créer, et si créer est une expérience accessible à l’intelligence, alors en quoi consiste le pouvoir d’être créateur, le fait de pouvoir inventer ? Qu’est-ce que créer ?
Existe-t-il une vérité ? Cette question est un préalable absolu à notre exploration future parce que, si la philosophie consiste à chercher la vérité, ce serait une activité absurde si elle manque tout simplement d’objet. Existe-t- il une vérité ? C’est à cette question difficile que nous allons faire face ce soir. Difficile parce que déjà contradictoire avec bien des tendances de l’esprit du temps, difficile mais nécessaire. Et je vous propose d’entrer ensemble en cette nouvelle année : existe-t-il une vérité ?
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait… Car si la jeunesse rêve, la vieillesse sait : derrière cette généralité proverbiale, il y a peut-être la marque des nécessaires désillusions que la vie apporte avec elle. Le monde n’est jamais si parfait qu’il puisse répondre en tous points aux attentes que nous en avions quand nous entrions sur son seuil. Et nous voilà désormais, au milieu des complexités du réel et de nos impuissances humiliantes, tout encombrés de nos rêves d’enfants. Que pouvons-nous bien en faire ?
On ne sait s’il est plus honteux de rêver encore, ou d’arrêter de rêver. Si nous méprisons aujourd’hui le bel idéal de l’adolescent que nous étions hier, peut-être est-ce lui qui nous méprisera. Entre le réel et l’idéal, est-il nécessaire de faire un choix ? Faut-il renoncer à ses rêves ?