Vous êtes ici peut-être avec l’espoir de trouver quelque chose de changé. Depuis que nous nous sommes quittés à la fin de l’année dernière, vous aussi avez changé, vous êtes nouveaux. Et pourtant, vous êtes aussi les mêmes ! Nous espérons tous changer, nous espérons la rupture qui nous permettrait de voir le monde enfin s’améliorer et qui nous permettrait de progresser nous aussi. Y a-t-il quoi que ce soit qui change dans ce monde ? Est-il possible de trouver quelque chose qui ne soit pas le même que ce que nous n’avons cesser de croiser ? Y a-t-il quelque chose de nouveau ?
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Tout ce qui est autour de nous semble devoir disparaitre. Tout apparait et tout passe, tout change sans cesse. Nous sommes confrontés dans notre recherche de la vérité à ce flux permanent de la réalité, à tout ce qui ne cesse de bouger autour de nous. Et tout ce qui bouge autour de nous semble nous dire que notre regard sur le monde est condamné à l’illusion. Faut-il croire que quelque chose tient ? Faut-il tenir à quelque chose auquel nous pourrons tenir ? Faut-il au contraire renoncer et épouser le flux des choses ? Est-ce que tout passe ?
Nos vies ressemblent bien souvent, comme l’écrivait Hobbes, à une course sans fin – une course contre le temps, contre la montre, et même contre la vie… De cette course, nous avons le sentiment de ne pas pouvoir maîtriser le rythme, ce temps qui nous échappe sans cesse. Comment comprendre le temps, ce mystère si proche et si lointain, cet inconnu qui fait le dynamisme et la fragilité de notre quotidien ? Peut-on remettre la main sur ce flux qui rend tout présent insaisissable ? Peut-on maîtriser le temps ?
Il semble que la réflexion soit nécessairement un exercice solitaire : penser vraiment, c’est penser par soi-même, c’est-à-dire penser sans les autres, et même contre les autres. Lorsque nous ne sommes encore que portés par l’opinion commune, prisonniers de ses préjugés et de ses interdits, nous ne sommes pas encore en train de réfléchir. Seul l’effort critique nous libère du poids des conventions sociales, ouvrant la voie à notre réflexion, et nous découvrant du même coup notre solitude… Mais en vérité, avec quoi pouvons-nous penser ? Dans nos intuitions les plus singulières, la part de l’altérité n’est-elle pas indémêlable ?
Il semble bien que l’Etat se définisse comme l’institution à qui, par principe, tout est permis, puisqu’il lui revient de dire le droit. S’engager dans un conflit, prélever le bien privé, user de la menace et de la coercition : tout ce qui est interdit aux particuliers, l’Etat revendique la possibilité de s’y livrer en toute légitimité. Cela signifie-t-il que les citoyens que nous sommes aient le devoir de lui obéir en tout ? Quel pourrait être le critère d’une désobéissance légitime au pouvoir politique ? Existe-t-il une autre loi que la loi de l’Etat ?