"Quand avez-vous cessé de m’accompagner dans ce long pèlerinage de ma pensée, ô Vérité ? Avez-vous cessé de m’enseigner ce qu’il fallait rechercher ou fuir, quand je vous consultais et que je vous soumettais, autant qu’il m’était possible, mes médiocres découvertes ?
J’ai voyagé hors de moi-même par les sens qui m’ouvrent le monde ; j’ai observé la vie de mon corps et l’action de mes sens. Et je suis entré dans les profondeurs de ma mémoire, dans ces nombreuses et immenses retraites, peuplées d’une infinité d’images ; et je les ai considérées et j’ai été stupéfait; et j’ai vu que je ne pouvais rien distinguer sans vous, et je me suis aperçu que rien de tout cela n’était vous. (…)
Vous êtes la lumière immuable que je consulte sur l’être, la qualité, la valeur de toutes choses. Ainsi j’écoutais, et j’écoute souvent vos leçons et vos commandements. Je le fais souvent; c’est ma joie; (…) et cette joie est mon refuge."